Transpositions
« L’ordinateur a été longtemps l’objet d’une aversion. Il m’avait tour à tour volé mon mari et mes enfants. Leur langage m’était devenu étranger. Le téléphone longtemps compagnon fidèle des vocaux fut bientôt supplanté par le portable qui se rapprocha de l’ordinateur. À l’atelier, un jour je me suis retrouvée seule, des mails avaient circulé, j’étais larguée par cette technologie de plus en plus adoptée et envahissante. Je me suis mise à haïr cet objet d’exclusion et je ne me souviens plus par quel hasard je tombais sur un vieil ordinateur et décidais de passer une certaine colère au démontage de cet objet. Je découvris alors sa richesse, sa complexité, ses circuits, des labyrinthes qui n’en étaient pas vraiment car les routes étaient multiples. Plus j’approfondissais son approche, plus sa beauté cachée et son aspect technique me subjuguaient. Je voue maintenant une admiration sans bornes aux hommes qui l’ont mené au sommet de notre civilisation technique. »